10 janvier 2014 / Saint-Joseph 2010-2011
et jarrets de porc laqués au TGJP

Blancs et liquoreux / Saumur Domaine du Collier 2010 La Charpenterie, Vin de France Richard Leroy 2010 Les Noëls de Montbenault et Coteaux du Layon Faye d’Anjou Richard Leroy 1997 SGN
Rouges / Saint-Joseph Gonon 2010, Saint-Joseph Bernard Faurie 2010 Vieilles Vignes, Saint-Joseph Ferme des Sept Lunes 2011, Saint-Joseph Gonon 2011, Saint-Joseph Bernard Faurie 2011 Vieilles Vignes et Saint-Joseph Souhaut 2011

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En ce vendredi 10 janvier 2014, Le Bon Sauveur accueille à la VIP room du TGJP avec le faste qui-va-bien nos amis washingtonno-violésiens. Ces deux grands spécialistes du grenache se voient promettre «logiquement» deux séries récentes de Saint-Joseph ainsi qu’un menu élaboré autour du meilleur du meilleur-ami-de-l’homme (le cochon). A 20h30 précises, on joue à guichet fermé sous l’autorité du Bon Sauveur, de Gail G., Jonathan L., Marie S., Antoine A., Jean-François D., Emmanuel T., Laurent L. et votre serviteur (Pierre-Alain B.).


Apéritif / canapés au tarama, au saumon fumé et à l’anguille fumée + Saumur blanc Domaine du Collier 2010 La Charpenterie + Vin de Pays blanc Richard Leroy 2010 Noëls de Montbenault

L’affaire démarre avec deux carafes anonymes. A l’instar de la cuvée des Nourrissons de Stéphane Bernaudeau, l’ambitieuse cuvée haut de gamme du blanc 2010 du Collier (produite par Antoine Foucault avec des fûts Stockinger) est suivie d’une réputation très flatteuse et affiche un prix conséquent (45 euros chez un caviste). Après deux heures de carafe et à ce stade de leur évolution, l’affaire est aussi rapidement que surtout unanimement entendue par les huit dégustateurs «aveugles». Le Collier affiche un nez discret, si ce n’est soufré. La bouche est nette mais assez boisée et lactée. Surtout, la forte acidité n’est pas compensée par la matière, ce qui emporte un déséquilibre certain.

En regard, le Montbenault domine sensiblement avec un élevage bien intégré et un réel équilibre acidité/puissance qui au final délivre un grand plaisir. A revoir dans dix ans ?


Before / risotto au bouillon de jarrets de porc, au guanciale et aux légumes d’hiver (poireaux, navets, topinambours, rutabagas, panais, carottes et céleri) + Saint-Joseph Gonon 2010 + Saint-Joseph Bernard Faurie 2010 Vieilles Vignes + Saint-Joseph Ferme des Sept Lunes 2011

La syrah se marie bien aux légumes d’hiver. Le nez totalement libre du vin de la Ferme des Sept Lunes est absolument enchanteur et stupéfie, entre-autre, nos deux washingtonno-violésiens. Bien qu’élégante, la bouche paraît moins passionnante, sans doute trahie par un raisin cueilli plutôt en sous-maturité et porteur d’une acidité un peu forte, doublée d’une légère astringence.

Le Gonon 2010 semble lui plutôt cadenassé, genre pas très causant voire dur, mais affiche un style plus sur la puissance. A revoir.

Le Bernard Faurie, plus détendu, s’avère le plus riche des trois – voire un peu too much avec des arômes confits. A revoir encore. Cette première série se clôt sur une note pour le moins mitigée.


Main course / jarrets de porc laqués, blettes au jus et purée de butternuts + Saint-Joseph Gonon 2011 + Saint-Joseph Bernard Faurie 2011 Vieilles Vignes + Saint-Joseph Souhaut 2011

Le nez du Souhaut retient encore très favorablement l’attention de nos invités. Mais, la bouche est là bien au rendez-vous avec une belle élégance, un naturel et une appréciable gouleyance. La bouteille de la soirée.

Le Gonon dans son millésime 2011 présente un profil un peu plus accessible que le 2010 mais délivre encore peu de plaisir.

Enfin, le Bernard Faurie propose à nouveau la plus forte maturité de la série, mais la bouche est plus proche de l’équilibre qu’en 2010 et une certaine complexité domine.

Au final, ces deux séries n’ont rien révélé de honteux ni de magique (si ce ne n’est les nez du Delobre et du Souhaut), mais inviteraient plutôt à la patience pour s’assurer d’une dégustation plaisir.


After / galette des rois + Coteaux du Layon Faye d’Anjou Richard Leroy 1997 SGN

L’accord frangipane/Layon s’avère diabolique. Sans surprise, c’est dans la part de galette du Bon Sauveur du TGJP que s’avère placée la fève, la providence consolidant à nouveau, s’il était encore nécessaire, son absolu et perpétuel pouvoir spirituel et temporel. Qui aurait l’outrecuidance de vouloir abattre un si bon Empereur à la barbe fleurie ? Après 16 ans de cave, le liquoreux de Richard Leroy est bu avec ferveur (le domaine a stoppé toute production de liquoreux après le millésime 2005… snif !). Tout est remarquablement fondu. La bouteille est simplement admirable d’élégance, de complexité et de persistance. Le plaisir ne s’écrit pas.

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