25 mai 2012 / Hermitage, Côte-Rôtie 1998-2001
& jarrets de veau laqués au TGJP

Blancs et liquoreux / Corbières Maxime Magnon 2009 La Bégou, Corbières Maxime Magnon 2010 La Bégou et Sauternes Fargues 1988
Rouges / Hermitage Bernard Faurie 2001 Assemblage, Côte-Rôtie Jamet 2001, Vin de Pays des Côtes Catalanes Clos du Rouge Gorge 2010 L’Ubac, Hermitage Bernard Faurie 1998 Greffieux, Côte-Rôtie Jamet 1998 et Hermitage Le Colombier 1998

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En ce vendredi 25 mai 2012, le jet de Cole K. à peine posé au Bourget, ce dernier se rue à la vip room du TGJP pour son inspection bi-annuelle. Le Bon Sauveur a prescrit une ordonnance de Rhône nord bien nés pour accueillir avec humilité et respect notre hôte d’outre-Atlantique. A 20h30 précises, Cole K. est entouré de Marie S., Bénédicte V., Antoine A., Jean-Luc F., Olivier M. et votre serviteur Pierre-Alain B.


Apéritif / tartelettes aux tomates confites, aux épinards, allumettes aux anchois + Corbières Maxime Magnon 2009 et 2010 La Bégou

L’affaire démarre sur les chapeaux de roues avec deux millésimes du blanc de Maxime Magnon. Tout un chacun loue la fraîcheur, la trame acide du vin, la finesse de l’aromatique et la persistance certaine. Certains affirment la domination du 2010, d’autres trouvent une densité un peu supérieure au 2009. Enfin, on pinaille et les deux bouteilles descendent à un rythme soutenu.

Est-ce la chaleur ou le charme du grenache blanc, mais tout à coup, Cole K. s’enhardit et nous avoue la raison cachée de sa subite visite parisienne : «je voulais voir un mélenchonard en chair et en os».


Before / risotto aux artichauts, aux jeunes carottes et à l’ail des ours + Hermitage Bernard Faurie 2001 Assemblage + Côte-Rôtie Jamet 2001 + Vin de Pays des Côtes Catalanes Clos du Rouge Gorge 2010 L’Ubac

Le risotto dégage de fines saveurs qui finalement n’entravent pas trop la marche des vins. Le nez du Jamet fait l’unanimité. Jean-Luc F. nous livre de fines métaphores charcutières autour du lard. La bouche s’avère très séduisante : nette, charmeuse, racée, parfaitement équilibrée… Le plaisir est bien là.

Mais après un petit quart d’heure dans le verre, l’Hermitage de Bernard Faurie prend le dessus. On a affaire à une bouteille de très grande classe, à la bouche aussi puissante que complexe.

La cuvée premium du Clos du Rouge Gorge de Cyril Fhal (carignan et cinsault cultivés à 50 km de la frontière espagnole), servie à l’aveugle, challenge très sérieusement les deux bouteilles en termes de qualité d’élevage (finesse de tannins), d’identité et de séduction.

Rapport au mélenchonard, Antoine A. répond avec distinction à Cole K. : «Au TGJP, on a ça en rayon !». Il désigne l’individu qui lui fait face, accoutré d’une chemisette, d’une cravate chatoyante et de chaussures marrons, en violation complète du stricte dress code du TGJP édicté par Le Bon Sauveur, qui fort heureusement n’assiste pas à pareille déviance. Nourri aux plus édifiantes lectures de Montesquieu au lycée de Brive-la-Gaillarde, Cole K. a enfin trouvé son persan. Il le scrute de la tête aux pieds et s’enquiert auprès de moi : «les mélenchonards pratiquent-ils tous la boiterie d’esquive comme celui-là ?». Marie S. répond du tac-au-tac : «le nôtre a pris grave. Il a été puni par le petit Jésus pour son attitude abjecte dans l’isoloir».


Main course / jarrets de veau caramélisés, gratin de courgettes et navets au miel + Hermitage Bernard Faurie 1998 Greffieux + Côte-Rôtie Jamet 1998 + Hermitage Le Colombier 1998

Le jarret s’avère totalement fondant et constitue un compagnon agréable des Rhône nord. Malheureusement, le 1998 de Bernard Faurie est trahi par son bouchon et finit à l’évier. Le Jamet du même millésime livre à nouveau un nez exubérant. L’authenticité de la bouche fait l’unanimité, même si elle est marquée d’un trait de végétal (signature du millésime ?).

Mais, c’est à nouveau un Hermitage qui domine les débats. Le charme du Colombier est ravageur avec un très bel équilibre acidité/puissance, une juste maturité et une bien réelle complexité.


After / plateau de fromages normands (camembert, livarot et pont-l’évêque) + fraisier + Sauternes Fargues 1988

Dans son laboratoire de Malakoff, Antoine A. a réalisé avec la dextérité et l’honnêteté qu’on lui connaît un sublime fraisier qui sidère toute l’assemblée. Le Fargues 1988 s’y accorde avec bonheur. Bien que la bouteille soit un peu sur la phase descendante (d’autres 88 avaient semblé plus tonitruants), la tablée apprécie la douceur, la distinction et la finesse du breuvage.

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