4 septembre 2009 / Savennières, Anjou 2006
et terrine de pieds de porc au TGJP

Blancs et liquoreux / Savennières Gué d'Orger 2006 Les Fougeraies, Anjou Jo Pithon 2006 Les Bergères, savennières Epiré 2006, Anjou Jean-Christophe Garnier 2006 Bézigon, Anjou Richard Leroy 2006 Les Noëls de Montbenault, Savennières Eric Morgat 2006 L'Enclos, Anjou Mosse 2006 Le Coin d'Hyrome, Savennières Damien Laureau 2006 Bel Ouvrage et Coteaux du Layon Patrick Baudouin 1997 Maria Juby
Rouges / Néant

tgjp
tgjp
tgjp
tgjp
tgjp
tgjp
tgjp
tgjp
tgjp
tgjp

En ce vendredi 4 septembre 2009, c’est la rentrée au TGJP. Le Bon Président décide de relever le défi d’une soirée 100% blanc, avec l’idée de mettre en balance la production de la prestigieuse AOC de Savennières et celle de la populaire Anjou. Huit bouteilles du millésime 2006 sont acquises auprès de détaillants parisiens. A 20:00, six membres émérites forment le carré : Le Bon Président bien sûr, Marie S., Jean-Luc F., Daniel G., Antoine A. et votre serviteur.


Apéritif / rillettes d’oie, andouille de Guémené et anguilles fumées + Savennières Epiré 2006 + Anjou Jean-Christophe Garnier 2006 Bézigon

On lance les opérations avec quelques douceurs bien grasses. L’Anjou de Jean-Christophe Garnier s’avère encore un peu gazeux. La tension et le naturel de la matière sont soulignés. Mais, le processus de vinification semble avoir un peu échappé à son auteur (volatile très importante). L’Epiré relève d’une toute autre philosophie. Solidement soufrée, la bouche adopte un format demi-corps, jointe à une finale peu avenante.


Before / risotto aux courgettes, au cœur de laitue et aux herbes fraîches + Savennières Gué d'Orger 2006 Les Fougeraies + Anjou Jo Pithon 2006 Les Bergères

Le risotto rencontre un succès certain et fait ami-ami avec le chenin. L’Anjou de Jo Pithon recueille de nombreux suffrages. La technique est bien maîtrisée, sans virer au technologique. Les saveurs de chenins sont envoûtantes, la tension bien présente. Seule la finale témoigne encore d’un élevage sous bois.

Tout un chacun loue le naturel du Savennières du Gué D’Orger. Mais, un sucre résiduel bien présent arrondi trop la matière et la finale manque de distinction (trop d’alcool ?).


Main course / Andouillettes, terrine de pieds de porc et sa galette croustillante de charlottes + Anjou Richard Leroy 2006 Montbenault + Savennières Eric Morgat 2006 L'Enclos + Anjou Mosse 2006 Le Coin d'Hyrome + Savennières Damien Laureau 2006 Bel Ouvrage

L’assiette témoigne indubitablement de l’immense respect de tous les membres du TGJP pour le meilleur ami de l’homme : le cochon.

On verse le Savennières d’Eric Morgat. La déception est aussi grande qu’unanime. La matière affiche une fluidité certaine, habillée fortement de bois. La finale est brûlante, acide et soutenue par des notes appuyées de caramel. Un membre, bon connaisseur des vins du domaine, compare cette production à celle du millésime 2000.

On tente de redresser la situation avec l’Anjou de René Mosse (version «cuvée Lavinia»… une pratique qui ne manque de surprendre). Malheureusement, la bouteille est totalement oxydée et se voit évacuée directement vers l’évier (il nous faudra retenter l’expérience).

Le petit personnel de la vip room envoie un second service de terrine. L’Anjou de Richard Leroy provoque le silence, rompu par un délicat «y’a du vin !». La matière est équilibrée, fraîche, tendue, pure… La finale remarquable. Un membre pointe une acidité un peu élevée (signature du millésime ?).

On clôt l’affaire avec le Savennières de Damien Laureau. Le nez est expressif, quoique certains y détectent déjà l’élevage. La matière s’avère assez dense, conférant un caractère très – voire trop – démonstratif à l’ensemble. Comme pour les autres vins de l’AOC, la finale affiche un caractère brûlant.

Au final, la promesse de la prestigieuse appellation Savennières n’est pas vraiment remplie. Chacun peut ensuite tenter de se faire sa propre idée pour savoir à qui incombe la faute : à des terroirs pas aussi exceptionnels que certains l’affirment ou à des vignerons pas aussi talentueux ou laborieux. La raison commande ainsi de continuer à traquer sans désemparer les bons faiseurs de la rive gauche du fleuve.


After / plateau de fromages de chèvre, tarte aux mirabelles + Coteaux du Layon Patrick Baudouin 1997 Maria Juby

L’accord mirabelles – Coteaux du Layon fait des merveilles. Le liquoreux de Patrick Baudouin – dont le pathétique Michel Bettane avait dénoncé en son temps l’incapacité à vieillir harmonieusement (le vin, pas le vigneron) – fait un carton. Le naturel de la matière est loué, le soufre brillant par sa discrétion. A ce stade de son évolution, l’ensemble affiche une réelle complexité et un bel équilibre, une partie des sucres ayant été «mangée». Une légère critique peut être portée quand à la longueur en bouche.

Pour accèder à tous les comptes-rendus Loire et Beaujolais du TGJP, cliquez ici.

Pour participer dans l'humilité et le respect à un dîner du TGJP :


Pour se plaindre d'un compte-rendu :

logo du TGJP

©Très Grand Jury Parisien 2016